Vives tensions germano-turques au Bundestag

N. Lammert, président du Bundestag

Allemagne/Turquie – Pour avoir reconnu à la quasi unanimité le génocide arménien, le Bundestag a provoqué l’ire du président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui a menacé l’Allemagne de sanctions. Il a par ailleurs sous-entendu que les députés allemands d’origine turque étaient des complices des terroristes kurdes. Ces propos ont immédiatement provoqué une vive réaction du président du Bundestag, Norbert Lammert, membre de l’Union Chrétienne-Démocrate (CDU), qui, applaudi par l’ensemble des députés, a lancé : « Qu’un chef d’Etat élu au suffrage universel se permette au 21è siècle d’adresser des critiques à l’égard d’hommes élus démocratiquement sous prétexte que  leur  sang ne serait pas pur, est tout simplement inadmissible. » M.Lammert a été immédiatement soutenu par Martin Schulz, président du Parlement  Européen qui  a transmis une missive à Erdogan dans laquelle il déplore et condamne, « un dérapage inadmissible. »   La politique du chef de l’exécutif turc inquiète de plus en plus les autorités allemandes car elle fait tache d’huile à Ankara où des membres du Parlement se sont regroupés pour porter plainte contre les onze députés  d’origine turque du Bundestag  qui ont approuvé la reconnaissance du génocide. Ces querelles de langage sont loin d’être anodines à une époque où la RFA est pied et main liés à la Turquie pour résoudre la crise migratoire. Avec le Brexit, les relations bilatérales sont le dossier le plus traité par la presse outre-Rhin. vjp

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